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Rsky FEAT. DAROKIN

Cette première édition, inaugure l’exposition « 1,618… » conduite par deux artistes du collectif La Mine. RskY, photographe et chercheur de lumière et Darokin, codeur génial, rompu aux tressaillements des écrans dans la pénombre de son bureau. Leur point commun ? L’obsession du détail chevillé au corps… Pour leurs expérimentations, ils ont aussi entrainé Julianne Surdeau, danseuse contemporaine en perfectionnement professionnel Hip-Hop.

 

Un regard, des chiffres, un corps…
Tous trois électrifiés par l’équilibre parfait. La clef de l’harmonie suprême des Arts dont la quête plonge le monde dans une Babel indescriptible. Le gène indélébile de toute création dont l’ADN s’écrit à plus de mille décimales après la virgule. « 1,618… » est le sceau du Nombre d’Or. La signature de la Perfection. Vous voici désormais engagés dans l’épreuve la plus métamorphe qui soit. La plus belle des illusions qui nous constitue. Le paradoxe le plus discutable qu’il nous est donné de construire et déconstruire.

À PEINE ATTRAPEE, LA PERFECTION SE MUE DEJA EN UNE AUTRE CHIMERE. INTEMPORELLE, ELLE N’A POURTANT DE CONJUGAISON QU’AU SINGULIER DU PRESENT ET DE CORPS QUE DANS SON PROPRE MIRAGE.

Ainsi la quête commence-t-elle…

Le premier pas est toujours le plus profond, le plus empreint de certitude…

La première image, la plus proche de l’idole. Puis viendra la première rectification, la plus intransigeante car elle se doit d’obéïr au dogme. Plus la traque continue, plus la vision perd de sa netteté. Les formules sont remises en cause. L’élan devient timide, humain… Le chemin perd de son sens. Le nombre d’or tourne en rond. Ne reste que la loyauté à la Vérité et la culpabilité de l’échec. Ce qu’on croyait savoir et qui nous tirait vers le plus beau, résiste à exister. Vient alors ce moment de renoncement où la fragilité prend la main sur l’arrogance.

 

C’est, cependant et souvent à ce moment-là, que la perfection choisit de ressurgir des entrailles dans un sursaut d’espérance, que l’harmonie trouve enfin une faille. C’est dans la capitulation que la poésie entre en gestation. L’émerveillement peut prendre place. Ce qui ne s’est jamais vu est révélé. Les masques sont tombés, l’effort est épuisé, la parole arrive sans fard. L’Art peut naître ici et maintenant. Quand il n’y a plus rien à voir.

Oui… La Perfection prend son temps. Celui qu’il faut pour abdiquer. Se résigner à changer de voie. Déplacer le centre pour trouver un nouvel équilibre. Voici une idéologie qui trouve son accomplissement dans son renoncement.

 

Un théorème n’est jamais aussi beau que lorsqu’il ne peut être démontré. Une image n’est jamais aussi sensible que lorsqu’elle capture l’inattendu. Un mouvement n’est jamais aussi

gracieux que lorsqu’il surgit de l’abandon… La perfection est irrationnelle et intangible soumise à une mathématique du lâcher prise.

Tout un art…

 

Adèle Sinigre.